La crinoline

On l’a déposée là, déshabillée de ses jupons. Immense vertugadin, la voilà nue et libre comme celle qui s’en est défaite.
Tranquille elle attend qu’un visiteur curieux se glisse entre ses arceaux.
S’il ferme les yeux il entendra peut-être le bruissement des anciennes soies, couché sur le dos le ciel au-dessus de lui s’offrira en triangles parfaits, comme des parts de gâteau.
Il sera le lion rugissant dans la cage du dompteur, et il l’aura mangé.
Dans cette intimité rêvée le voilà enfin roi, lové entre brume et silence, et la danse pourra commencer.

Florence Caplain

24/02/2023