Par le chemin

Le chemin, depuis le temps, il a disparu… Au début, je turbinais derrière les arbres mais c’était inconfortable surtout quand y avait de l’intempérie. Léon en avait marre que je râle alors un jour, il est arrivé avec ça. Léon ? C’était mon ami de cœur. Il passait tous les matins. C’était pas le mauvais bougre. Il me cognait quand j’avais pas fait assez, mais les grands soirs, il savait être tendre. Avec la caravane, tout le monde y gagnait… Moi, j’attendais au chaud entre deux passes, les clients étaient plus nombreux parce qu’ils appréciaient le confort, et Léon, il rentabilisait son investissement. Un jour, Léon n’est plus venu récolter… Il avait dû se faire serrer par les cognes, il était toujours dans des magouilles. Du coup, je me suis retrouvée à mon compte. Quand j’ai eu assez d’argent, j’ai monté mon commerce de parfum. La caravane, je la garde par nostalgie. Et puis j’y héberge une étudiante. Je passe voir tous les matins si elle manque de rien…

Nasim KIDWAI

27/02/2023