Le bal des sirènes

Ça s’agite, ça frémit. Elles ont peigné leurs longs cheveux et lissé leurs écailles.
Aux premières notes de l’orchestre, la danse a pris possession de leurs corps luisants.
Personne ne fait tapisserie, chacune ondule avec les autres portée par les remous, bercée par la houle.
Telle une murmuration d’étourneaux, elles ne forment plus qu’une masse mouvante et harmonieuse, leurs écailles capturent les rais de lumière qui pénètrent la surface de l’eau, dans le silence de l’océan habité de leur chant.
Magie éphémère, l’ombre du premier nuage les cachera aux yeux du navigateur; il n’est pas invité au bal.

Florence Caplain

09/03/2023