L’esquive

Ils n’étaient pas très malins. Comme ces oiseaux qui s’assomment contre les vitres des fenêtres fermées, ou les papillons de nuit qui se brûlent en s’approchant trop des lampes allumées.
Ils n’avaient pas compris.
Ils se cognaient encore et toujours aux paroi de verre qui les séparaient d’une autre réalité.
Comme des grosses mouches saoules de chaleur les soirs d’été, ils bourdonnaient dans un affolement épuisé.
Ils finissaient vaincus, éteints au pied du mur, figés dans une vaine attente qu’aucune esquive ne venait sauver.
C’était pourtant si beau, de l’autre côté.

Florence Caplain

09/03/2023