Pylône

PYLONE

2019 entre Ottawa et Montréal - La lumière me jure qu’on n’a ni commencé, ni terminé et depuis cette autre vitre qui me sépare de la route, je digère néanmoins les arbres et les pylônes alignés. À mesure que le bus avance, je m’éloigne de moi-même. Épris de vitesse, les 5 câbles parallèles à la route me suggèrent une partie de billard électrique effrénée. J’ai besoin d’une extra balle pour gagner du crédit. J’aurai seulement une halte pour récompense, une occasion de considérer que les gibets sont tous reliés au temps qui nous sépare.

PYLONE photographie de Bruno D'ALIMONTE

LES CO-ÉCRITURES

Pour Contribuer au Sépia Imaginarium

*Le texte proposé devra être bref, énigmatique et personnel. Retenu, il pourra ensuite être exploité dans le Sepia Imaginarium en vous citant.

 

facultatif
Max 1000 caractères.
  • Remblai

    Ces terres formaient d’autres terres ; elles se touchaient en murmurant, chuintant de vers et d’eaux de pluie. Longtemps avant le remblai, elles avaient lentement digéré le vivant, léchant les os, partageant leur couche avec les racines, soupirant de spores. Déplacées et retournées, plus rien ne les lie si ce ne sont les totems électriques plantés à leurs cotés. Un jour, disent-elles, le Wendigo aura sa part de chair.

    6 mars 2023

  • Le point de fuite

    Monotone, comme l’ennui.
    Toujours les mêmes lignes qu’on laisse défiler sans vraiment les voir. Une géométrie du mouvement, lisse et immuable.
    Comme tu es assis là sans bouger sur la banquette du bus tu as l’impression que c’est le paysage qui se déplace, qui file à côté de toi dans une totale indifférence.
    Tu cherches le point de fuite mais il s’éloigne toujours, heureusement pour toi.

    27 février 2023