– L’ordinateur de visée est en panne ! Tout est flou ! Je n’arrive pas à verrouiller la cible !
– Luke ! fais appelle à la Force !
– C’est-à-dire ?
– Retire-moi ce truc, ferme les yeux, et quand tu le sens, tu tires.
– Vous êtes sûr ?
– Mais oui ! Fais confiance à la Force.
– Bon OK… Je vous suis.
– Par contre, magne-toi, l’étoile noire va bientôt détruire la base rebelle…
– Je ne sens rien du tout, là… Et R2D2 vient de se prendre un tir par mes poursuivants.
– La force te protège, Luke. Mais faudrait quand même accélérer…
– Désolé, je ne sens absolument rien. Zéro. Queudchi !
– Tu n’as plus beaucoup de temps…
– Ouais bah je sens rien. Ca doit être un truc de ce midi qu’est pas passé…
– Trop tard. On vient de perdre la base rebelle… C’est foutu.
– Zut ! Du coup, on fait quoi ? On rentre à la base ?
– Heu…Non, ça va pas être possible, là…

Au centre du centre, un abîme
Dans l’abîme de l’abîme, un abysse
Au fond de l’abysse, un tunnel
Au bout du tunnel, une porte
Dans le trou de la serrure, un espace
Au milieu de l’espace, un vide
En plein vide, un rien
Dans le rien, un tout

Parfois tout est loin, flou, mais si doux. Comme ces souvenirs d’enfance qui selon l’humeur du jour nous caressent comme une brise d’été, ou nous enferment dans une brume froide, terne et vidée des étincelles qui nous faisaient briller les yeux et battre le cœur un peu plus vite. Compter les nacelles comme autant de moutons une nuit d’insomnie, ou souffler très fort pour que la roue reprenne sa danse malgré tout, encore et encore…

Il me fallait depuis des années me résoudre à vous avouer ma myopie. Je ne savais comment. Alors en voyant une image insolite telle que cette dernière, il me vint l’illumination nécessaire pour m’en mettre plein la vue. Tout est flou mais d’une beauté accaparante.